Littéralement, le port d'attache est la localisation et le point d'ancrage d'un navire. Il y revient toujours, surtout après avoir navigué sur toutes les mers du monde.
Vivant dans une vieille cité portuaire mais soucieux d'un dialogue permanent avec le monde, cette image-là me plaisait. Elle s'est imposée à moi, dans la foulée de l'association Marseille-Art-Monde, créée quelques années plus tôt pour promouvoir les travaux de plasticiens marseillais et étrangers.
Ainsi, les éditions associatives du Port d'Attache représentent le versant éditorial de cette première association, dans un commun désir de création et de partage.
En ce qui me concerne, le temps est venu, pour moi, d'aborder cette autre face de l'écriture qu'est l'édition. Autrement dit, de me doter d'un moyen de production pour faire vivre des textes qui me semblent riches de sens et de beauté. Journaliste, critique d'art et auteur, parallèlement, de poèmes, nouvelles et essais (25 titres à ce jour, publiés à compte d'éditeur), j'ai pu juger de la diversité des éditeurs et de leurs comportements. Si j'ai croisé ainsi des gens sincères, cultivés et attentifs aux auteurs, beaucoup d'autres - trop, sans doute - m'ont paru être à côté des qualités attendues pour cette activité, que ce soit par leur arrogance autocratique, leur mercantilisme effrené ou leur pauvreté intellectuelle.Il va sans dire que seuls les premiers constituent ma catégorie de référence.
Mais peut-être faut-il être auteur soi-même pour comprendre et publier, même modestement, d'autres auteurs? Ceux que j'ai édités à ce jour sont complètement investis dans leur travail. Puisse ce blog leur amener de nouveaux lecteurs, car ils méritent amplement qu'on les lise et qu'on les commente.
Une restriction, toutefois. Plutôt que de devoir refuser des textes et frustrer ainsi des gens certainement talentueux, je préfère ne pas recevoir de manuscrits et faire appel moi-même aux auteurs que je veux publier sur papier. Mais ce blog est aussi un lieu d'échanges textuels et de débats. Tout commentaire sera le bienvenu et je ferai en sorte d'y répondre personnellement. Par ailleurs, un espace pour publier en ligne de libres contributions (pas trop longues, de préférence) est en voie de constitution.
Voilà. Le bateau est maintenant à flot, prêt à affronter les vents du grand large. Avec un havre pour ses retours.
Jacques Lucchesi