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7 mars 2014 5 07 /03 /mars /2014 17:14

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30 août 2010 1 30 /08 /août /2010 15:30

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Le livre au prix d'un paquet de cigarettes

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30 août 2010 1 30 /08 /août /2010 15:26

 

lE PRETREDans un collège catholique de province, au cours des années 70, un adolescent rebelle et un prêtre trop séduisant s'attirent et s'opposent dans un huis-clos dont l'enjeu ultime ets la liberté. Un texte fort et dense qui évoque, par endroits, l'univers sombre et lumineux de Julien Green.(Prix public: 4 euros)

 

 

  436545

 

Horace Bertin, Marie Mauron, Marcel Pagnol, Jean Giono, André Suarès: cinq manières de voir et de dire la Provence analysées et commentées par un authentique poète: Henri-Michel Polvan. (Prix public: 5 euros)

 

 

 

La Muse Transalpine

Un  panorama de la poésie italienne contemporaine et des traductions inédites de l'auteur. Un petit livre de passeur, comme nous en avons besoin en cette époque de construction européenne.(Prix public: 6 euros)

 

 

LES DESNOY-AUTEURS

Si la poésie était seulement une parole ivre de sa propre gratuité, cette parole circulant librement entre des assemblées d'égaux, alors ce petit texte sarcastique n'aurait aucune légitimité. Mais, comme toutes les activités humaines, la poésie n'échappe pas à des enjeux de pouvoir et de profit. Toutefois, il fallait un poète pour oser dénoncer - avec quelle flamboyance! - les dessous et les travers de son institutionnalisation. Ce poète s'appelle Lionel Mazari.(Prix public: 6 euros)

 

 

Je ne sais pas faire de livre

 

Une réflexion sur la condition humaine parcourt les poèmes d'André Ughetto. A travers eux, l'humanité se ré-unit aux grands rythmes du monde. Leur beauté est la servante de la vie. (Prix public: 5 euros)

 

 

PDG MALRIEU

 

Entre lyrisme et surréalisme, Jean Malrieu (1915-1976) a laissé une trace considérable dans la poésie française du XXeme siècle. Dans ce petit essai, Henri-Michel Polvan, qui  fréquenta Malrieu durant les années 70, évoque avec brio la trajectoire poétique et existentielle de ce chantre inspiré de la révolte et de l'amour.(Prix public: 6 euros)

 

ART

 

 

                  Une réflexion renouvelée sur le métier de peindre, où chacun, artiste ou pas, pourra trouver une réponse à ses interrogations sur l'art. (Prix public: 5 euros)          

 

 

L'envers du Monde

 

     Explorateur des confins de l'âme, fasciné par son propre théâtre d'ombres toujours mouvantes et fugaces, Yves Carchon place d'emblée son lecteur au coeur de la crise morale qui se joue dans chacune de ses histoires, afin que celui-ci la médite sans délai. Le suivre à travers ses inquiétants méandres , c'est aussi aller à la découvertes de ses vérités cachées. (Prix public: 6 euros) 

 

 

épreuves-Port-d'Attache-01  Entre réalisme et fantastique, les nouvelles de Jean Bensimon mettent en scène des personnages qui nous ressemblent étrangement: décalés ou vélléitaires, en lutte contre une destinée inexorable. En cela, elles ne nous laissent pas tranquilles et nous aident, finalement, à mieux nous comprendre.(Prix public: 6 euros)

A propos d'ART

Un panorama mais surtout une réflexion d'artiste sur l'évolution des arts plastiques depuis un siècle. A toujours garder près de soi (prix public: 5 euros).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sélection Yves Couverture A4Qu'ils s'appellent Sénèque, Pétrone, Montaigne, Flaubert ou Céline, les écrivains que scrute ici Yves Carchon sont porteurs d'une leçon qui n'a pas fini de donner du sens à nos vies. Une raison supplémentaire pour aller à la redécouverte de ces auteurs magistraux, si proches et si lointains à la fois. (Prix public: 6,5 euros)

 

 

 

 

 

 

couverture Polvan Page 1

19 lettres pour parler du monde comme il va à un destinataire forcément inconnu. Une suite lyrique qui renouvelle le genre de la lettre. L'un des plus beaux textes du dernier des surréalistes qu'est Henri-Michel Polvan. (Prix public: 6 euros)

 

 

 

 

 

COUVERTURE Mazari(1)

 

 

 

Lionel Mazari: une voix forte et originale qui trace obstinément son sillon à l'écart de toutes les chapelles. Cette suite de petites proses poétiques inspirées en apporte la preuve solaire.

 

 

 

 

 

"Lire Lionel Mazari redonne envie de lire notre bas monde avec des yeux lavés par une pluie « qui s’envole des bras ouverts de l’arbre humain ». Merci à lui ! Sa voix est essentielle. Qu’il n’oublie pas de se « cogner au ciel » pour le bonheur et la plus grande élévation de ses lecteurs !"

Yves CARCHON ( voir son article complet en page 7)

 

 

 

COUV

 

 

 

 

      Une biographie amicale mais exhaustive consacrée au poète et plasticien Pascal Ulrich (1964-2009). Un projet conçu et initié par Robert Roman. Avec de nombreux témoignages d'auteurs dont Jacques Lucchesi, Bruno Sourdin, Patrick Oustric, Jacqueline Thévoz, Daniel Martinez, Philippe G. Brahy, Patrice Maltaverne...355 pages format A4 avec de très nombreuses photographies et reproductions de dessins en couleurs. Prix public: 35 euros. A commander chez Robert Roman, éditions du Contentieux, 7 rue des Gardénias, 31100 Toulouse.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un poème électrique pour entrer dans la frénésie du monde d'aujourd'hui. Murielle Compère-Demarcy: une voix poétique qui porte haut et loin. (Prix public: 2,50 euros)

Un poème électrique pour entrer dans la frénésie du monde d'aujourd'hui. Murielle Compère-Demarcy: une voix poétique qui porte haut et loin. (Prix public: 2,50 euros)

Une méditation renouvelée sur le statut et la condition du poète dans la société. Par un homme de l'art. Prix: 3 euros

Une méditation renouvelée sur le statut et la condition du poète dans la société. Par un homme de l'art. Prix: 3 euros

Une plongée fascinante dans les méandres de l'imaginaire argentin. Avec ce bref récit, où planent les ombres de Jorge-Luis Borges, Roger Caillois et Victoria Ocampo, Pierre Andréani s'inscrit de plain-pied dans la tradition des écrivains du voyage. Prix public: 4,50 euros

Une plongée fascinante dans les méandres de l'imaginaire argentin. Avec ce bref récit, où planent les ombres de Jorge-Luis Borges, Roger Caillois et Victoria Ocampo, Pierre Andréani s'inscrit de plain-pied dans la tradition des écrivains du voyage. Prix public: 4,50 euros

Un poème qui se dévide au pas de gymnastique. Avec ce nouvel opus, MCDem confirme qu'elle est bien l'une des meilleures représentantes actuelles de la poésie orale française. (Prix public: 3,5 euros)

Un poème qui se dévide au pas de gymnastique. Avec ce nouvel opus, MCDem confirme qu'elle est bien l'une des meilleures représentantes actuelles de la poésie orale française. (Prix public: 3,5 euros)

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29 août 2010 7 29 /08 /août /2010 23:00

Je suis la foule unanime et libre

exprimée dans le cadre noir

le sang versé du poème-étendard

Nous sommes Charlie

 


J'ai rempli mon cœur

par le sang versé du poème /

du poème sans peur

déplié par tous

déployé par tout /

pas plié pour la peine

 

Dé-poème

multiplié

pour cent

Je /

mille et un

Je

au-dessus du couvert /

par-dessus le tapis sanglant

de leurs anathèmes

 

Rien n'est joué au hasard

la haine

est l'antichambre d'un festin

où l'ignorance blasphème

les plus beaux credo les plus beaux destins                                                          

nos rêves nos idéaux

humains / trop humains

 

& nous ne plierons pas

sauf à plier le livre

à la pliure imaginaire

Hors frontières

du poème-étendard

poème-Vie / poème pour la vie

PoéVie 

 

                               

 

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29 août 2010 7 29 /08 /août /2010 17:19

 

   Littéralement, le port d'attache est la localisation et le point d'ancrage d'un navire. Il y revient toujours, surtout après avoir navigué sur toutes les mers du monde.

 Vivant dans une vieille cité portuaire mais soucieux d'un dialogue permanent avec le monde, cette image-là me plaisait. Elle s'est imposée à moi, dans la foulée de l'association Marseille-Art-Monde, créée quelques années plus tôt pour promouvoir les travaux de plasticiens marseillais et étrangers.

Ainsi, les éditions associatives du Port d'Attache représentent le versant éditorial de cette première association, dans un commun désir de création et de partage.

En ce qui me concerne,  le temps est  venu, pour moi, d'aborder cette autre face de l'écriture qu'est l'édition. Autrement dit, de me doter d'un moyen de production pour faire vivre des textes qui me semblent riches de sens et de beauté. Journaliste, critique d'art et auteur, parallèlement, de poèmes, nouvelles et essais (25 titres à ce jour, publiés à compte d'éditeur), j'ai pu juger de la diversité des éditeurs et de leurs comportements. Si j'ai croisé ainsi des gens sincères, cultivés et attentifs aux auteurs, beaucoup d'autres - trop, sans doute - m'ont  paru être à côté des qualités attendues pour cette activité, que ce soit par leur arrogance autocratique, leur mercantilisme effrené ou leur pauvreté intellectuelle.Il va sans dire que seuls les premiers constituent ma catégorie de référence.

Mais peut-être faut-il être auteur soi-même pour comprendre et publier, même modestement, d'autres auteurs? Ceux que j'ai édités à ce jour sont complètement investis dans leur travail. Puisse ce blog leur amener de nouveaux lecteurs, car ils méritent amplement qu'on les lise et qu'on les commente.

Une restriction, toutefois. Plutôt que de devoir refuser des textes et  frustrer ainsi des gens certainement talentueux, je préfère ne pas recevoir de manuscrits et faire appel moi-même aux auteurs que je veux publier sur papier. Mais ce blog est aussi un lieu d'échanges textuels et de débats. Tout commentaire sera le bienvenu et je ferai en sorte d'y répondre personnellement. Par ailleurs, un espace pour publier en ligne de libres contributions (pas trop longues, de préférence) est en voie de constitution.

Voilà. Le bateau est maintenant à flot, prêt à affronter les vents du grand large. Avec un havre pour ses retours.

 

                                                                  Jacques Lucchesi

 

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29 août 2010 7 29 /08 /août /2010 16:45

 

Souvent un article, sensible et équilibré, s’avère le meilleur vecteur pour inviter à la découverte d’une œuvre picturale ou sculpturale. La photographie peut certes donner une vision globale d’un tableau, mais seuls les mots du critique pourront en extraire le sens profond et le faire partager à d’autres lecteurs-regardeurs. Quand les toiles sont décrochées et remisées dans l’atelier, c’est l’article découpé dans un journal que le peintre conserve dans ses papiers, comme un souvenir objectif de l’exposition passée. C’est encore lui qu’il ressort pour étayer un dossier préparatoire à une nouvelle exposition. C’est dire l’importance d’un rédactionnel de qualité  pour la visibilité et la carrière d’un artiste. Il s’agit, par conséquent, de ne le confier qu’à un homme de l’art.

Journaliste artistique depuis plus de vingt ans, j’ai, durant cette période, chroniqué des centaines d’expositions de différente importance mais toujours avec une égale curiosité. J’ai couvert des manifestations d’art contemporain comme la FIAC et la Biennale de Lyon. J’ai visité la plupart des grands musées nationaux (le Louvre, Orsay, Le Grand Palais) et écrit sur leurs programmations. A l’étranger, j’ai travaillé sur la Galerie des Offices de Florence, le Parc Frogner d’Oslo, le Rijksmuseum d’Amsterdam et le Musée Léopold de Vienne. Mes articles ont paru dans des revues comme la Cote des Arts, l’Univers des arts, Arts croisés ou Côté Arts mais aussi, ponctuellement, dans Télérama, Notre Histoire ou Museum International. Au cours de ces années-là, j’ai rencontré de très nombreux artistes ; certains sont devenus des amis et notre amitié s’est prolongée à travers des ouvrages comme « La plume et le burin » (entretiens sur la gravure avec le graveur Gérard Pons, 1992) ou, plus récemment, « Bruno Catalano, sculpteur » (éditions Alexandre Bartoux), avec le sculpteur du même nom. Moi-même, j’ai abordé la sculpture à travers de figurines en papier aluminium et participé ainsi à deux expositions. Cette pratique a développé ma connaissance intuitive de la création artistique.

 

Fort de ces différents acquis, je vous propose donc la rédaction des textes entrant dans la composition de vos sites Internet, de vos catalogues d’exposition et de vos documents biographiques. Ces travaux seront effectués en étroite concertation avec vous et facturés à des prix toujours raisonnables  Vous qui peignez, sculptez ou photographiez avec la volonté de progresser dans  votre art ou de faire reconnaître votre travail, contactez-moi : nous en discuterons tranquillement afin de parvenir à une réalisation commune qui vous apportera une entière satisfaction.

 

                                                         J L

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28 août 2010 6 28 /08 /août /2010 16:56

Une journée entièrement consacrée à la poésie dans ses multiples aspects:

 

- séances de relaxation et d'écriture spontanée

 

- lecture des textes bruts, échanges, critiques, sélections

 

- discussion autour d'un poète ou d'un point d'histoire de la poésie

 

- approche de la poésie "à contrainte"

 

- exercices sur les figures de style, jeux poétiques

 

- exercices de lecture différentielle

 

travail et montage des textes écrits durant la journée pour la constitution d'un collectif d'écriture

 

 

 

coût de participation: 50 euros par personne

 

 

 

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27 août 2010 5 27 /08 /août /2010 15:23


 

Avec Aux alentours du paradis, recueil de douze nouvelles paru chez Edilivre, Jacques Lucchesi nous livre en filigrane un florilège de petites morts, qu’elles soient tragiques ou foncièrement comiques. On entre à petits pas dans ce recueil, sans bruit et sans fracas, ce qui laisse augurer le meilleur. Et l’on n’est pas déçu ! Du village provençal où il fait si bon vivre puisqu’on y a chassé la mort dans un enchantement de conte de fée au jeu Téléréalité où il sera question d’une autre mort, amoureuse celle-là, tout en passant sagacement d’une dimension à l’autre, le nouvelliste gambade à travers les collines, main en visière et contemplant d’un œil vif la garrigue, quand il ne saute pas dans l’abîme du Temps à la recherche de l’adolescent qu’il était et peut-être du vieillard qu’il finira par devenir un jour. Comme le chantait Brassens, les joyeuses pompes funèbres sont là pour rappeler, si besoin il y avait, que notre finitude n’est pas tragique puisque la mort elle-même est, elle aussi, risible. Jacques Lucchesi écrit bref et serré, ce qui donne à sa prose densité et vigueur. Son inventivité se trouve nichée dans l’angle où il aborde ses thèmes, - je parlerai d’angle rentré, et rien ne laisse présager qu’il nous mène par le nez. Il est du Sud sans conteste, car sa prose est limpide. Et, si l’on n’y prend garde, elle fraie avec les mythes qu’elle revisite à sa façon. Car dans ces douze nouvelles (comme le nombre d’apôtres, mais où est donc la traîtresse ?), on y parle de soleil, de saut dans l’avenir (ou de retour dans le passé), et le fatum qui surplombe maints récits - même s’il se trouve en embuscade – a la  couleur de mer à marée basse. Quand je parlais de petits pas, en fait c’est notre auteur qui donne son allure, même quand parfois il nous entraîne vers un pas de travers. C’est justement dans cet infime écart que réside l’art du nouvelliste. L’époque est brocardée comme il se doit, technologie rimant avec monotonie. Dans tous les cas, on se convainc sans mal que Jacques Lucchesi devrait s’adonner plus à la nouvelle. Quant au lecteur, il ne saurait bouder un tel recueil : il est tout près du paradis !

  

                                                    Yves CARCHON

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25 août 2010 3 25 /08 /août /2010 23:00

la Provence 12 mai 20120001

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24 août 2010 2 24 /08 /août /2010 23:00
 


 

 Mardi 12 juin 2012 à 20 heures : 

 

«La fabrique de la féminité»

Que signifie, au juste, la notion de féminité ? Une sorte d’essence éternelle de la femme ? Une façon d’être résultant de multiples déterminations biologiques et sociales ? Dans ce cas, quelle est la part de l’inné et celle de l’acquis ? Est-ce que, d’autre part, les hommes ne la partagent-ils pas, peu ou prou, avec les femmes ? Fruit d’une approche pluridisciplinaire (psychologie, histoire, sociologie, économie, esthétique), cette conférence fera le point sur ces questions et quelques autres, sans doute, au cours du débat qui suivra. Une petite expérience psychosensorielle sera, in fine, proposée aux participants.

Jacques LUCCHESI, journaliste, critique d’art et écrivain

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Présentation

  • : Le blog de editionsduportdattache.over-blog.com
  • : ce blog est destiné à présenter les ouvrages, les projets et les débats d'idées liés aux éditions associatives du Port d'Attache
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Texte Libre

                       Dans la peau de L’homme qui rit

 

 

 Une scène obscure, sans séparation d’avec les gradins. Pas de décor, si l’on excepte un micro, deux enceintes et une console musicale. Au théâtre Off, on préfère privilégier le texte plutôt que les costumes et autres accessoires. Le texte, en l’occurrence, c’est celui de Victor Hugo : « L’homme qui rit », roman noir à visée sociale de près de 1000 pages. Pour les besoins de la scène, il a été ramené à une quarantaine de feuillets par Frédéric Ortiz, patron du Théâtre Off. Chapeau à l’adaptateur ! L’autre protagoniste de cette aventure, celui  qui porte par sa voix la trame narrative ainsi que tous les personnages du roman, c’est Lionel Mazari, diseur, comédien, poète avant tout. Une qualité nécessaire pour faire vivre ce texte du dedans, pour restituer oralement la rythmique de la phrase hugolienne. Sa voix, chaude, profonde, martelante, incantatoire, nous introduit d’emblée dans cette sombre histoire d’enlèvement et de mutilation d’enfants dans l’Angleterre pré-industrielle. C’est alors que, progressivement, des images commencent à danser devant nos yeux. Comme dans un film, nous assistons à l’enlèvement et à l’atroce blessure faciale du jeune  Gwynplaine, le naufrage du navire qui devait l’emporter, lui et la petite aveugle Déa, en terre étrangère. Nous sentons physiquement la présence du mendiant Ursus et de son loup Homo quand il les recueille sur la plage. Nous pénétrons dans la bonne société avec Lord Clancharlie et l’excentrique duchesse Josiane. Et nous vibrons aux accents révolutionnaires  de son discours devant ses pairs quand, reconnu comme le vrai héritier de Lord Clancharlie, Gwynplaine conteste les privilèges exorbitants de sa nouvelle classe sociale avant de disparaître à jamais. La magie du verbe a opéré. Encore fallait-il un interprète aussi doué, aussi subtilement polyphonique que Lionel Mazari pour entretenir le charme durant une heure trente. Voilà une proposition théâtrale d’une beauté rare par les temps présents à Marseille. Avant les médiathèques et les instituts culturels où elle est appelée à tourner, elle est offerte au public marseillais jusqu’au 20 avril, à raison de deux soirées par semaine. Il serait vraiment dommage – du moins pour tous ceux qui sont sensibles à  la poésie  – de manquer une telle performance.

 

Les jeudis et vendredis, à 20H30. 14, quai de Rive-neuve, 13007 Marseille. Réservations au 04 91 31 13 33

 

                                                 Jacques LUCCHESI             

Texte Libre

pour commander

jlucchesi13@gmail.com

chaque ouvrage commandé inclut 2 euros supplémentaires de frais postaux.

Pages

Texte Libre

JACQUES LUCCHESI, AUX ALENTOURS DU PARADIS et autres nouvelles.

 

      Jacques Lucchesi est l’auteur d’une trentaine d’opus ─ poésie, nouvelles, essais ─ que, omission ou modestie, il ne récapitule pas. La première de ces douze nouvelles, celle que pour ma part je préfère, évoque un village provençal qui non seulement connaît la douceur de vivre mais semble avoir écarté la mort. Par touches subtiles et glissements successifs, sans guère de réalisme, le nouvelliste nous transporte « aux alentours du paradis », ce qui atteint en moi et certainement aussi chez beaucoup de lecteurs une corde sensible non moins que secrète, la nostalgie d’un paradis perdu. Quoi qu’il en soit, le charme opère et il réussit à nous faire entrer dans son rêve.

       Plusieurs nouvelles relèvent d’un tout autre registre. Ainsi, « Celui qui te précédait », se passe en 2032 : un vieil homme s’offre un voyage dans le temps qui lui permet de dialoguer réellement avec l’adolescent qu’il était. Celui-ci s’interroge sur l’homme qu’il sera, occasion d’une réflexion ontologique sur l’avenir. Si l’aspect technico-scientifique de la S.F était développé, je me serais personnellement ennuyé ; ce n’est heureusement pas le cas. Le recueil aborde souvent aussi la satire sociale, je me demande même si elle n’est pas omniprésente. « Télé-réalité » présente une émission de télévision révolutionnaire puisque le vainqueur de la tombola recevra comme lot une nuit d’amour avec l’animatrice ! Humour, noir cette fois, avec un supermarché funéraire et multiconfessionnel qui connaît le plus grand succès ; hélas, il doit bientôt fermer en raison du… décès du patron. (« Saison de soldes ») L’air de rien, l’auteur sait manier le stylet et le pistolet !On ne s’ennuie pas un instant à la lecture de ce recueil inventif, varié et bourré d’humour.

 

Editions édilivre, collection Tremplin. 2011. 12, 5 euros.

 

 

                                                                       Jean BENSIMON

Texte Libre (2)

 

                  Maudit Blues, d’Yves Carchon

 

 

 Entre le roman noir et le cinéma, des passerelles ont été bien vite jetées. Hollywood, on le sait, a fait une grande consommation de ces oeuvres destinées à un large public et dont les auteurs étaient souvent ses propres scénaristes – tel Raymond Chandler. Qu’un écrivain contemporain fasse entrer les mythologies cinématographiques dans un canevas romanesque, quoi de plus compréhensible ? C’est ce qu’a fait Yves Carchon avec « Maudit Blues », premier opus d’une trilogie emmenée par l’inénarrable « privé » Fragoni. Dans ce roman qui marie habilement terroir et terreur, les clins d’œil au 7eme art abondent, à commencer par le personnage principal de Deborah Worse, condensé de toutes les femmes fatales – et ménopausées – du grand écran. Quoiqu’ayant depuis longtemps désertée les plateaux de tournage, elle n’en continue pas mois à susciter bien des passions. La moindre ne sera pas celle du jeune Paul qui décide de l’enlever et de la séquestrer dans sa résidence de Saissac, au cœur de la Montagne Noire. Va alors s’ensuivre un interrogatoire particulièrement cruel où la star déchue va livrer à son tortionnaire des pans entiers de sa biographie - pour notre plus grand plaisir de lecteurs. Jusqu à ce que les masques finissent par tomber, comme dans toute bonne tragédie. Ce ne serait pas servir ce roman particulièrement haletant que d’en dévoiler ici tous les arcanes. Mieux vaut insister sur le bonheur de lecture que sa prose sensuelle et racée procurera à tous ceux qui l’ouvriront, sans doute pour ne plus le lâcher qu’à la dernière ligne. Avec « Maudit Blues », Yves Carchon nous prouve sans l’ombre d’un doute tout ce qu’un auteur inspiré peut faire avec un genre réputé mineur – mais nous savons bien que c’est faux – comme le polar. Est-ce que le cinéma, à son tour, s’intéressera à ce roman qui lui ressemble tant ? On ne peut que le souhaiter.

Les Presses Littéraires, 13 euros.

 

                                            Jacques LUCCHESI    

Texte Libre

Henri-Michel Polvan : « Epaves », augmenté de « Marseille comme si vous n'y étiez pas », La petite édition

 

 

 La liste des ouvrages dont Marseille est le sujet dépasserait sans doute les limites d’un volume ordinaire. Il y a dans cette ville un je-ne-sais-quoi producteur de paroles. Et les écrivains de son terroir en ont, les premiers, usé et abusé. Dans ces conditions, « Epaves », l’ouvrage que publie aujourd’hui Henri-Michel Polvan , chez La petite édition, aurait toutes les chances de se fondre dans l’énorme masse de ceux qui l’on précédé si l’on ne disait, d’entrée de jeu, qu’il est l’œuvre d’un véritable poète. Un poète pour qui l’usage de la prose a depuis longtemps supplanté le vers, mais sans en perdre, pour autant, la saveur et l’inventivité verbale. Dans ces pages, justement, se libèrent les forces de l’imaginaire, dans la mouvance des surréalistes, ses aînés admirés. Sous ce titre on ne peut plus baudelairien, Polvan réinvente le portrait littéraire – genre faussement suranné – qu’il applique, non pas aux célébrités de ce monde, mais aux drôles et aux humbles qui ont peuplé sa jeunesse, génies du quotidien que chacun de nous a pu, un jour, croiser dans cette cité. Et comme Pierre Michon dans ses « Vies minuscules », il leur offre une seconde existence, plus pure, dégagée des contingences historiques, poétique en un mot. Sous sa plume, nous entendons le franglais de l’oncle Chanouaï, le timbre aigrelet de Léontine, la folle du quartier, quand elle houspillait les passants ou encore la voix puissante de Métier, le ténor haltérophile, devant un parterre d’immigrés italiens. D’autres fois ce sont des lieux qui suscitent son empathie : Saint-Joseph, les Chutes-Lavie, la Belle de Mai, le Lacydon. Nous le suivons, émerveillés, dans ses pérégrinations nostalgiques ; et quand il nous susurre – comme dans « Eléments d’un mythe » - que toute cette sociabilité joyeuse n’a jamais existée, nous avons du mal à le croire ; pour peu, nous lui en voudrions d’avoir balayé nos illusions. Quant à « Marseille comme s’y vous n’y étiez pas » (sous-titré « petit semainier phocéen »), il se divise en sept chapitres, chacun étant associé à un jour de la semaine. Ce qui est surtout le pré-texte pour saper les conventions et les clichés par le langage lui-même. Il faut saluer, pour finir, l’excellent travail de mise en page et d’illustration réalisé par Marcel Baril. De la petite édition sans doute,  mais de la bonne édition quand même.

 

« Epaves », augmenté de « Marseille comme si vous n’y étiez pas », 213 pages, 10 euros

 

 

                                         Jacques LUCCHESI